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La Lettre de Jaurès

La Lettre de Jaurès

Blog de la fédération de l'Aisne du Parti socialiste


Philippe Massein : La force de nos valeurs, la détermination de notre engagement pour la Picardie.

Publié par jean luc sur 4 Décembre 2013, 11:49am

Catégories : #Politique, #Territoires, #Picardie, #Economie, #Emploi, #Parti socialiste

Philippe Massein : La force de nos valeurs, la détermination de notre engagement pour la Picardie.

Intervention de Philippe Massein lors de la Session consacrée au Débat d’Orientation Budgétaire 2014

Président du groupe Socialiste,

Républicain et Citoyen

Vice-Président en charge des finances

Monsieur le Président,

Monsieur le Président du CESER,

Mes cher(e)s collègues,

« La mémoire est la sentinelle de l’esprit » disait William Shakespeare.

La mienne demeure intacte et ce débat d’orientation budgétaire me fournit l’occasion de dire et de redire, au nom du groupe Socialiste Républicain et Citoyen et avec la même conviction, la force de nos valeurs, la détermination de notre engagement pour la Picardie.

Voilà presque une décennie que nous agissons pour elle et avec elle pour construire les outils utiles à son développement.

Comme le souligne le C.E.S.E.R, ce D.O.B préfigure un budget qui s’inscrira dans la continuité des priorités annoncées en début de mandat.

Si l’emploi, la formation professionnelle, la réussite éducative, l’éco-développement, les transports collectifs et les grands projets d’aménagement du territoire y trouvent toute leur place, ce document d’orientation met également en avant notre volonté d’élaborer un budget qui réponde aux exigences de la situation et notre mobilisation pour la croissance et l’emploi dans un contexte budgétaire qui nous impose la prudence.

La Droite nous reprochera sans doute un manque d’originalité là où il ne faut voir pourtant que constance dans l’engagement, constance dans l’ambition que nous avons de développer les solidarités entre les Picards, solidarités qui ne sont finalement rien d’autres que les liens qui unissent les membres d’une même communauté de destin.

C’est comme cela que nous concevons la solidarité. Et celle dont nous faisons preuve, par ailleurs, vis-à-vis de ce gouvernement n’impose en aucun cas le silence, moins encore le caporalisme dans le temps du débat.

Voilà pourquoi je veux profiter de cette session pour évoquer l’impôt et la décentralisation…… d’autant qu’on n’est pas venu là pour beurrer des sandwiches.

L’impôt, j’ai déjà pris le temps, au sein de cette assemblée, de rappeler qu’il n’est que la contribution citoyenne nécessaire à l’organisation de la vie collective.

Je veux croire qu’il ne se trouve ici personne pour le remettre en cause dans son principe républicain. Je crois comprendre que les corps intermédiaires, eux qui ont souffert comme jamais entre 2007 et 2012, cherchent à s’unir pour lutter contre le populisme : tant mieux, parce qu’il est temps que la société reprenne ses esprits et que cesse la dégradation du débat public qui pèse sur la démocratie.

Je ne voudrais pas vous paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L’homme de la Pampa, parfois rude, reste toujours courtois mais la vérité m’oblige à vous le dire : « le bestiaire des pigeons, poussins et autres dindons qui le dispute au vestiaire des bonnets rouges et gilets jaunes pour entonner le même refrain poujadiste commence à me les briser menu » !

Ma mémoire fonctionne encore parfaitement lorsque je me félicite de voir, enfin, un gouvernement inviter les partenaires sociaux et les élus à créer les conditions d’une vraie réforme fiscale dont la progressivité de l’impôt et le prélèvement à la source sont des éléments indispensables.

Clarification, simplification et justice fiscale, autant de nécessités pour que chacun adhère à cette réforme et mesure l’usage quotidien de l’argent public au service de tous.

Pourquoi ? Parce qu’il y va de la santé morale de notre pays et des Français qui hésitent entre la crise de confiance et la crise de nerfs.

Et vous, à droite, pour mieux les encourager dans ce sens et sacrifier à vos dogmes, vous ne cessez de clamer qu’il faut baisser la pression fiscale et le coût du travail !

C’est un choix qui affaiblit la puissance publique et pénalise les salaires car c’est bien cela dont vous rêvez, la baisse généralisée des salaires alors que l’Allemagne que vous prenez si souvent en modèle va se doter d’un salaire minimum sous la pression des socio-démocrates.

Mais d’autres choix sont possibles. La lutte contre l’évasion et la fraude fiscale, par exemple, dont le produit suffirait à rétablir les comptes sociaux. La taxation des produits financiers, au même titre que les machines et les hommes, qui permettrait d’accélérer les investissements publics.

Mais l’audace n’est pas ce qui vous caractérise, tout comme la mémoire. Mais un peu d’histoire est à même de vous la rafraîchir.

Il y a un an, je rappelai que c’est toujours à la gauche qu’il revient de redresser le pays. Cette année, chiffres en main, je peux vous en faire la démonstration.

Entre 1981 et 2011, les quinze années respectives de gestion comparée de gouvernements de droite et de gouvernements de gauche, font apparaître que la dette française a augmenté de 20,5% sous la gauche et de 43% sous la droite. Mieux encore, lorsque Lionel JOSPIN était premier Ministre, elle a baissé de 0,5%.

Et pour la croissance, il en est de même : 2% en moyenne sous la gauche, difficilement 1,6% sous la droite.

Et le legs de 600 Milliards de dette supplémentaire cumulée entre 2007 et 2012, record toutes catégories, ne s’explique pas que par la crise financière et économique.

Vous y avez directement contribué par la multiplication des niches fiscales…... autant de cadeaux aux plus grands groupes internationaux.

La seule chose que j’ai oublié, dans cette affaire, c’est le nom de l’humoriste qui disait que « le capitalisme sans banqueroute, c’est comme le christianisme sans enfer : l’un n’est que la justification de l’autre ! »

Voilà bien une vérité qu’il faut rétablir : la situation de notre pays était à ce point délicate en mai 2012 qu’il n’était d’autre alternative que de redresser les comptes d’abord, avant de recréer de la richesse pour mieux la redistribuer à ceux qui la produisent : les salariés !

Mais venons-en la décentralisation et à tout ce qui fait que les collectivités locales sont et doivent demeurer le ciment du pacte social qui rassemble les français.

Sur ce sujet, soyons francs. Il est clair que nous atteignons les limites d’une grande et belle idée, celle de 1982, celle des droits et libertés des collectivités, qui, sous la pression d’une réaction jacobine, s’est transformée en « un machin » pervers qui brouille les responsabilités et la capacité d’action des uns et des autres. L’Etat garde la main sur les moyens et impose par la loi des décisions qu’il fait payer par les collectivités.

Je le dis tranquillement mais fermement : cette schizophrénie doit cesser ! le bricolage permanent (même s’il permet d’avoir moins la tête aux bêtises) doit s’effacer devant le seul choix qui s’impose à l’Etat.

Clarifier les missions confiées aux collectivités, pérenniser les moyens de les mener, renoncer à cette forme d’ingérence que représente l’excès normatif OU reprendre définitivement la main en re-centralisant les pouvoirs.

Bref, il faut sortir de cette cote mal taillée qui décourage les initiatives, qui pénalise les citoyens.

En tous cas et à la veille d’une séquence électorale locale décisive, je veux rendre hommage aux élus républicains de gauche comme de droite qui sont chaque jour confrontés à la réalité de leur territoire et qui font souvent preuve d’une abnégation et d’un courage qui méritent d’être salués.

Comme je ne pratique pas le ni-ni, je les préférerai toujours à ces oiseaux de proies à l’affut des cadavres exquis de la République et de la démocratie qui, à coups de « ya qu’à » et de « faut qu’on » entendent garnir leurs garde-manger en faisant leur l’adage qui veut que « quand le lion est mort, les chacals se disputent l’empire ».

Mais revenons à cette clarification des missions confiées aux collectivités locales en prenant pour seul exemple ces schémas régionaux de toutes natures que la loi nous impose mais qui ne sont jamais prescriptifs, ce qui remet tout simplement en cause notre crédibilité d’opérateur des politiques publiques en région.

Imaginez qu’ils le deviennent ! Personne ne me contredira si j’affirme que cela augmenterait considérablement notre capacité à faire évoluer plus fortement, plus rapidement nos projets structurants.

Je note au passage, chers collègues de l’opposition, que vous n’avez cessé de nous reprocher ces schémas qui ont pourtant mobilisé l’intelligence de nos partenaires, des services et des élus dans une réflexion commune.

Voilà encore ce qui nous différencie, vous qui regardez le présent, incapables de dépasser l’horizon, et nous qui inventons l’avenir !

Avec vous, c’est toujours moins, moins d’impôt, moins de fonctionnaires, moins de soutien public à l’économie et à la société des Hommes, bref, un compromis social réduit aux acquêts qui encourage le déclinisme et le pessimisme.

Vous me faites irrésistiblement penser au commercial qui est parvenu à convaincre les aveugles de porter des lunettes de soleil : c’est joli dans le paysage mais c’est totalement inutile !

Je l’ai dit au début de mon intervention, le commentaire principal que je peux faire sur le document d’orientation dont nous débattons est de constater avec satisfaction qu’il reprend les lignes de forces qu’il soulignait l’an passé.

C’est bien la preuve que nous restons mobilisés autour des priorités comme l’emploi, la formation, la réussite éducative et le développement durable avec une volonté de maintenir l’investissement à la hauteur des attentes des milieux économiques, parce que nous veillons à conjuguer le verbe agir au présent et au futur.

Et la polémique initiée par l’un d’entre-vous (Vous savez, celui qui coincé entre un Sénateur et un Député se rêve tellement parlementaire qu’il en usurpe l’écharpe), polémique selon laquelle nous « punirions » les villes gérées par la droite est démentie par les faits.

Mais il est vrai que crier au loup reste la meilleure façon de se faire peur. Tous les enfants le savent !

Mais puisqu’il faut conclure, Monsieur le Président, je souhaite achever cette intervention en exprimant deux idées simples mais fortes.

La première c’est que la peur est mauvaise conseillère et que nous devons sans cesse favoriser les conditions d’un consensus efficace. Pour bien faire, ne négocions jamais avec nos peurs, mais n’ayons jamais peur de négocier.

La deuxième, c’est de mettre encore et toujours l’humain au cœur de nos projets, nos actions et de nos décisions. Et pour mieux nous le laisser en tête, j’emprunterai à Jean-Baptiste GODIN qu’il n’est nul besoin de présenter ici, cette citation : L’Homme doit être l’objet de tous les égards sociaux et de la stricte justice sociale. »

Monsieur le Président, comptez sur nous pour que ces deux orientations soient toujours à l’origine de nos choix.

Je vous remercie de votre attention.

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